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L’urbanisme et l’aménagement couvrent un large panel de politiques, plans et projets, qui peut être défini comme ‘un champ d’action pluridisciplinaire par essence, qui vise à créer dans le temps une disposition ordonnée de l’espace en recherchant harmonie et efficacité’ (Pierre Merlin, Dictionnaire de l’urbanisme). À l’échelle locale, ce champ recouvre tant un effort de planification à long terme, notamment via des outils règlementaires, que des opérations d’aménagement à l’échelle d’un quartier, ou encore des travaux de plus petite envergure, par exemple sur les abords d’un équipement ou sur la voirie.
De multiples démarches et méthodes peuvent être mobilisées par les collectivités pour intégrer les enjeux de santé aux critères de choix d’aménagement et d’urbanisme : démarches d’accompagnement, évaluation d’impact sur la santé (EIS), évaluation quantitative d’impact sanitaire (EQIS), évaluation environnementale etc. De manière plus systémique, la collectivité peut faciliter l’intersectorialité entre l’aménagement, l’environnement et la santé, via une gouvernance adaptée ou encore des dispositifs de formation ou de sensibilisation.
De nombreux déterminants de santé sont en partie liés aux choix d’aménagement et d’urbanisme : qualité de l’air, de l’eau, des sols, biodiversité, exposition au bruit ou à la chaleur, mais aussi accès au logement et sa qualité, accès à des espaces verts, à divers services et équipements etc. Certaines habitudes de vie sont également fortement influencées par les opportunités ou freins qu’offre le cadre de vie. Par exemple, le recours aux mobilités actives (vélo, marche) contribue à augmenter l’activité physique et limiter la sédentarité, mais requiert un aménagement de la ville facilitateur de ces modes de déplacement. L’alimentation saine et durable peut être encouragée par la présence de marchés alimentaires. Elle peut également l’être via des opportunités de jardinage en milieu urbain, qui contribueront à sensibiliser les personnes aux fruits et légumes locaux et de saison.
Ainsi, les choix d’aménagements sont des leviers majeurs pour limiter l’exposition de la population à des nuisances et polluants, mais également pour maximiser les bénéfices que le cadre de vie peut offrir, dans la perspective de la promotion de la santé. Pour cela, il est également important d’agir en vue de réduire les inégalités sociales, environnementales et territoriales de santé.
Les villes et intercommunalités ont les compétences relevant de l’aménagement et de l’urbanisme. Elles portent des documents d’urbanisme, qui règlementent l’usage des sols, tels que les Schémas de cohérence territoriale (SCoT), les Plans locaux d’urbanisme (PLU). Elle (ré)aménagent des quartiers, des espaces publics ou encore des espaces verts. Elle sont également gestionnaires de ces espaces, ainsi qu’organisatrices de la mobilité. Via ces plans et projets, elles peuvent donc agir en prévention et promotion de la santé. Elles peuvent également s’appuyer sur les co-bénéfices pour la santé, l’environnement et la biodiversité. En effet, les villes s’attellent depuis plusieurs années à intégrer les enjeux environnementaux et de qualité de vie à l’aménagement. L’urbanisme favorable à la santé permet de compléter et approfondir cette approche.
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